Tribune libre: Les assises d’autocritique et de refondation du PDG pourraient-elles écarter Ali Bongo ?

Du 23 au 24 février, le PDG tiendra des assises d’autocritique et de refondation. Il s’agira pour les responsables du PDG et leurs militants d’avoir un regard critique sur la gestion du parti et surtout les raisons qui ont conduit à la chute de ce parti-état, le 30 août dernier.

Dans la réflexion, les accusations contre la Young team de Noureddin Bongo Valentin et de Cyriaque Mvourandjami ne vont pas manquer. Ils vont être traités de tous les noms et accablés de tous les maux. Si tel est la démarche, cela voudrait dire que le parti n’aurait rien compris du mal profond qu’a été le PDG.

D’abord, ce parti s’est toujours imposé par la fraude et la magouille et ce n’est pas Sylvia Bongo qui en était aux commandes. En 2009, alors que la contestation des élections allait bon train, c’est le PDG qui a utilisé les moyens de l’État pour neutraliser les jeunes de Port-Gentil. La crise politique entre André Mba Obame, Mamboundou et Ali Bongo n’a jamais connu un début de solution par le refus de dialoguer de ce parti.

Lors de ces assises, des arguments tels que « les ordres venaient de la présidence » pourraient retentir. Encore une fois, ce serait une chimère. Ce n’est pas la présidence qui ordonnait les fraudes dans les élections locales et législatives. C’était la volonté des membres de ce parti de s’imposer au pouvoir par la force.

Enfin, un autre argument pourrait rejaillir, celui qui consiste à dire que c’est Brice Laccruche Alihanga et l’AJEV qui géraient le pays à un moment donné. C’est encore une fois de l’enfumage. On a vu l’ensemble des responsables politiques courir derrière le messager intime du président. Personne n’avait, à cette époque, contesté son hégémonie, tant que les intérêts de tous étaient garantis.

Les assises de la refondation et de l’autocritique, si elles doivent être crédibles, doivent acter le départ du distingué camarade président Ali Bongo, dont on sait qu’il n’a plus la force de tenir son rôle. Avec lui, il faudra décimer celles et ceux qui ont cautionné le règne de la Young team, c’est-à-dire le bureau exécutif sortant, actuellement dirigé par Luc Oyoubi. Il faudra nommer un autre DCP, un autre bureau exécutif et d’autres membres du bureau politique.

En dépit de la sorcellerie politique dont ont fait preuve ces personnages et de la méchanceté envers le peuple gabonais, il n’en demeure pas moins que les compétences, il y en a dans le PDG, qui n’ont jamais été associées à ce règne politique mafieux et sanguinaire.

Jeannot Moudouma, sociologue