Analyse politique: Une commission vérité, justice et réconciliation jetterait tout le Gabon en prison !

La question de la mise en place d’un tribunal spécial lors du dialogue national au Gabon soulève des enjeux profonds et délicats. L’idée de créer une commission vérité, justice et réconciliation, évoquée par la présidente du Sénat, Madame Paulette Missambo, reflète une volonté louable de faire face au passé tumultueux du pays et de restaurer la confiance dans les institutions.

Cependant, l’ampleur des enjeux est saisissante. Les quatorze dernières années ont été marquées par des scandales et des abus de pouvoir qui ont entaché la vie politique gabonaise. Les complicités s’étendent au-delà des simples pdgistes, touchant potentiellement l’ensemble de la classe politique.

La mise en place d’un tribunal spécial impartial pourrait permettre de mettre en lumière les exactions les plus inhumaines et de traduire les responsables en justice. Cependant, une telle initiative risquerait de déstabiliser profondément le pays. En effet, si le tribunal fait son travail avec rigueur, il pourrait décimer l’ensemble de la classe politique gabonaise, tant les liens avec les pratiques douteuses semblent répandus.

L’opposition à une telle commission est également perceptible. Même les autorités actuelles pourraient craindre les conséquences d’une telle entreprise, redoutant le chaos et une série d’emprisonnements qui pourraient s’ensuivre. La résistance à affronter le passé est palpable, malgré les appels à la reconstruction.

En somme, la proposition d’un tribunal spécial lors du dialogue national au Gabon révèle les profondes tensions entre la nécessité de vérité et de justice, d’une part, et les craintes de déstabilisation et d’impunité, de l’autre. Elle pose la question importante de la responsabilité individuelle et collective dans la gouvernance d’un pays et met en lumière les défis complexes auxquels le Gabon est confronté dans sa quête de réconciliation et de renouveau politique.