Analyse post-régime Bongo-PDG : le Haut-Ogooué n’a jamais voté à 99,93% en 2016

Les élections d’août 2016 ont jeté l’opprobre sur la province du Haut-Ogooué qui, pourtant, n’avait rien demandé. Alors que dans la plupart des provinces, le candidat Ali Bongo était rejeté par plus de 60% des électeurs, le Haut-Ogooué a gardé ses résultats confidentiels pendant plus de 3 jours, contrairement aux autres provinces où le résultat était déjà connu et le sort d’Ali Bongo et du PDG scellé.

Certains responsables du Centre gabonais des élections, en collusion avec les autorités locales, ont tenté de corrompre des personnes avec de l’argent liquide pour inverser un résultat qui donnait déjà Jean Ping vainqueur.

Les experts en fraude électorale, affiliés au PDG, ont même modifié précipitamment les chiffres de la population générale du Haut-Ogooué. Après des heures de calculs pour essayer de rattraper 5000 voix, les manipulateurs des élections n’ont trouvé aucune autre solution que d’attribuer à la province du G2 un taux de vote de 99,93%, avec un taux de participation de 95%, alors que la moyenne nationale était de 60%.

Ces fraudes massives se déroulaient pendant que les habitants de la province avaient voté comme tous les Gabonais, en signe de désapprobation envers un régime qui opprimait le peuple.

Ainsi, le jour de l’annonce des résultats, les autres Gabonais ont été stupéfaits en découvrant les résultats soviétiques du Haut-Ogooué. Les habitants de Mangoungou, un quartier de Franceville, ou de Boumango, n’avaient aucune idée de ce qui se tramait. Les fraudeurs avaient réussi.

À tort, certains Gabonais ont accusé les populations innocentes du Haut-Ogooué de retarder l’alternance au sommet du pays. Ils ont dû endurer des critiques injustifiées ces dernières années.

Aujourd’hui, alors que le régime Bongo-PDG a été écarté du pouvoir, il est impératif de tirer la conclusion suivante : le Haut-Ogooué n’a jamais voté à 99,93% pour Ali Bongo. Ce résultat honteux doit être imputé aux autorités électorales locales et aux politiciens de l’époque qui voulaient à tout prix montrer à Ali Bongo qu’il pouvait remporter une élection dans les urnes, alors qu’il l’avait déjà perdue dans le cœur des Gabonais.