200 jours du PM Bilie By Nze: pour faire quoi ?

Jamais auparavant un Premier Ministre n’avait fait le point de ses 200 jours à la tête de la primature. Le premier ministre serait-il tellement à l’étroit au point d’organiser des conférences pour ses 200 jours à la tête du gouvernement ?

Alain Claude Bilie By Nze, qui était venu avec de grandes ambitions et qui croyait contourner les obstacles en interne, est désormais devant la réalité du boycott de sa politique. Combattu au sein du PDG, parti dans lequel il voulait imposer une certaine hégémonie de sa personne en se présentant comme l’homme providentiel pour la réélection du président candidat Ali Bongo, l’actuel premier ministre malgré tout son génie, se rend compte que les forces de l’inertie sont bien plus importantes qu’il ne l’imaginait.

Au sein du gouvernement dont il est le chef, il n’est pas mieux loti. Il ne disposerait pas de marges budgétaires pour permettre une action efficace et ses ministres semblent désormais agir en hommes et femmes libres comme si son autorité n’avait plus d’impact sur eux. Certes, Alain Claude veut sauver les meubles en apparaissant ça et là mais la réalité de l’exercice de son autorité est autre.

On le sait, Alain Claude Bilie By Nze n’est pas le chouchou de la young team au palais présidentiel, pas besoin d’un dessin, le Gabon est un pays de verre. En plus sur ses bases arrières de Makokou, les indemnisations liées aux destructions agricoles causées par les éléphants ne viennent pas. Fatiguées d’attendre, les femmes de Makokou ont lancé un louvent d’humeur, qui se manifeste sous la forme d’un rejet de la politique d’Ali Bongo. La solution ne viendra pas et c’est Alain Claude Bilie By Nze qui en portera le chapeau.

Il est clair qu’on lui savonne la planche savamment. N’est-ce pas le comble du ridicule de boycotter l’action d’un premier ministre pour des guerres en interne alors que tout le camp présidentiel est engagé dans une bataille ? Les atouts oratoires de ACBBN sont indéniables. C’est au moment où le candidat du pouvoir est aussi bas dans les sondages que les stratèges politiques auraient dû lancer le premier ministre dans toute sa puissance et sa splendeur. Or, personne n’a intérêt à ce qu’il soit performant, parce que ce qui se joue ici c’est l’après élection en cas de victoire.

De l’avis dé l’observateur, le premier ministre qui désormais fait le service minimum en faisant de simples bilans dont celui de ses 200 jours, est devenu curieusement très silencieux et moins enclin à venir défendre le candidat de son parti. À ce jour, l’opposition mieux organisée est en train de prendre un ascendant sur la campagne d’Ali Bongo qui piétine à tous les niveaux. La vérité est qu’il n’y a pas de ressort cette année pour le candidat sortant. Rien de ce qui est proposé ne donne de l’allure à la candidature du président sortant. Voilà où le pouvoir Bongo-PDG en est: embourbé.