MAIRIE DE LIBREVILLE: UN MANDAT HORS DU COMMUN POUR LA « MAISON COMMUNE »

Entamée tambour battant le 03 février 2019 avec Léandre Nzue comme successeur de Rose Christiane Ossoucka Raponda, la mandature actuelle de la présidence du Conseil municipal de Libreville se caractérise par une instabilité qui soulève, au sein d’une opinion publique hagarde, interrogations et clameurs dans la cité Librevilloise.

Désormais théâtre d’incessants scandales financiers et autres pratiques sulfureuses, institution pourtant potentiellement viable de par la qualité de bon nombre de ses cadres techniques et de la place primordiale occupée par elle parmi les collectivités locales du pays, la Mairie de Libreville présente malheureusement, depuis plus de trois ans, un visage peu flatteur et digne des sagas les plus ténébreuses et interminables.

Ce constat s’est d’autant plus démontré avec la récente et obscure démission d’Eugène Mba, non sans quelques révélations embarrassantes pour  cet homme dont l’image paraissait pourtant jusqu’alors irréprochable. Une nouvelle séquence scandaleuse qui a vu le Gouverneur de l’Estuaire prendre ouvertement ses responsabilités aux fins de tirer la sonnette d’alarme quant aux faits et actes administratifs décriés.

Bien qu’il ait été procédé au remplacement de cet ancien édile dont la situation paraissait dorénavant intenable pour se maintenir au gouvernail de l’Hôtel de Ville de la Capitale, en l’occurrence à travers l’élection de dame Christiane Mba Ndutum, militante du Parti au pouvoir âgée de 67 ans mais aux états de service quelque peu équivoques, il n’est pas absurde de se poser la question de savoir à quand le prochain vaudeville dans cette « maison commune », décidément secouée par un mandat hors du commun. Une interrogation qui prend tout son sens eu égard aux bruits de couloirs faisant état d’un climat de travail délétère au sein de l’administration municipale, ajoutés à des rumeurs persistantes annonçant une éventuelle levée de boucliers de la part des syndicats internes.

Aussi, se pose-t-il lourdement la question cruciale des modes et critères de désignation des prochains Maires de la principale commune du Gabon. Le modèle actuel, basé sur une alternance fang-Mpongwe, que d’aucuns estiment aujourd’hui désuet, ayant semble-t-il fait la preuve de ses limites.