« Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien » Charles Pasqua. Quelle est la meilleure défense d’un homme qui se sait condamné ? c’est d’accuser d’autres personnes pour créer une situation de chaos et d’incompréhension. C’est exactement ce que recherchait M. Patrichi Tanasa en déclarant ouvertement qu’il avait remis une somme de 400 millions à la Première Dame du Gabon elle-même et 150 millions à chaque Octobre Rose.
Quelle est la meilleure façon de justifier un train de vie indécent qu’on ne peut pas avoir même avec un salaire de 20 millions comme il l’affirme ? C’est de déclarer à la barre que le Chef de l’Etat Ali Bongo lui donnait des gratifications liées aux recettes pétrolières.
Dans les deux (2) cas, Patrichi Tanasa sait que la Justice sera incapable d’aller chercher le témoignage contradictoire de la Première Dame du Gabon, c’est dans les usages politiques et la décence de ne pas inviter une première Dame « en fonction », pour se justifier des accusations qui sont portées sur elle, par un prévenu.
Comme il est impossible pour la justice gabonaise d’aller chercher le Président de la République pour venir attester de ce qu’il remettait effectivement des gratifications à ses collaborateurs à hauteur de milliards de Francs CFA. 400 millions pour l’accusé Patrichi Tanasa, plusieurs fois dans l’année.
Et si ses déclarations étaient des purs mensonges ? c’est une hypothèse d’intelligence que les gabonais n’envisageront pas, parce qu’ils sont pressés d’accorder le bénéfice du doute à Patrichi Tanasa, mais pas à Sylvia Bongo Ondimba. Moi, contrairement à tous, je pense que si j’avais été dans le cas Patrichi tanasa, j’aurais opté pour la même défense : amener avec moi des hommes et des femmes considérés comme puissants, pour créer un tel chaos et faire passer mon procès comme étant un règlement de comptes, ou alors un procès purement politique.
Or les faits sont là. Monsieur Tanasa avait un train de vie dispendieux. L’étalage de ses bolides 4×4, les sommes faramineuses qu’il se permettait de remettre à des influenceurs, des journalistes et des hommes politiques dont il a financé la campagne, tout ceci ne pouvait pas sortir de sa poche. Les gabonais ont la mémoire courte. Patrichi Tanasa était le financier de l’AJEV, il avait dans son bureau au PDG, des sacs d’argent en liquide mais ça, personne ne veut le reconnaitre. Dans son bureau à la GOC, c’était le même dispositif. Même Henri-Claude Oyima, ADG du groupe BGFibank et qui gagne son argent honnêtement ne peut se permettre d’être aussi dépensier.
Peut-être que si on posait la question à certains députés, aujourd’hui protégés par l’immunité parlementaire, ils nous en diraient un peu plus. Patrichi Tanasa organisait une débauche d’argent que tout le monde voyait. Certes, il a été généreux avec tout le monde mais on ne peut pas aujourd’hui jeter l’opprobre sur la Première Dame, alors que celui qui est au box des accusés est bien Patrichi Tanasa.
Ce n’est pas la Première Dame du Gabon qui était l’ADG de Gabon Oil company, c’est bien M.Tanasa. On nous raconte souvent que s’il n’obéissait pas, il serait allé en prison plus tôt, c’est un autre mensonge. Un homme d’honneur, au premier dérapage, démissionne. Mais s’il ne l’a pas fait, cela veut dire qu’il a agi de son propre chef et en protégeant ses propres intérêts. Aujourd’hui, je ne lui accorderais aucun crédit. Ses déclarations sont un signe du désespoir, se sachant condamné et englué dans les affaires.
La période de l’AJEV a été une débauche de gros sous, au vu et au su de tout le monde, comme un peu de complicité passive. Les gabonais les plus modestes en ont été traumatisés. Pendant que d’autres continuent de regretter cette période ajevienne. Soyons lucides : le criminel financier s’appelle bien Patrichi Tanasa, pas Sylvia Bongo Ondimba.
Dans la même lancée, les accusés ont essayé de plonger dans leur chute, l’ancien ADG de la GOC, Arnauld Calixte Engandji Alandji, en fomentant un déficit de 42 milliards à leur arrivée à la Gabon Oil Company, alors que personne ne leur demandait rien sur une période qui ne les concerne pas. Cette méthode qui consiste à embarquer dans sa chute tout le monde est bien connue, c’est le désespoir. Remettre en cause l’acquisition d’un siège opérée par l’ancien ADG, alors que la GOC a toujours été locataire, c’est du suicide et de la mauvaise foi.
M. tanasa de ce que j’ai pu lire est diplômé en Intellience économique. Il connait dans la méthode de diversion. S’il a distribué de l’argent à tout le monde cela veut dire que c’était la norme et il n’y aurait de ce fait, plus rien à lui reprocher. Il est saint, il n’a jamais touché dans les caisses de la GOC, il est clean. Le croyez-vous vraiment ? Réfléchissez un instant.
Patrichi Tanasa est le criminel financier, son procès n’est pas politique, et sa sentence quoique lourde, est à la hauteur des dégâts que l’AJEV et lui ont causés à notre pays. Voilà le vrai débat, au lieu d’aller salir une dame, qui a certes ses défauts mais qui travaille justement pour les gabonais dans le cadre de sa Fondation. Ne nous trompons pas de combat.