Pourquoi Pierre Claver Maganga Moussavou donne t-il des sueurs froides au PDG ?

Depuis quelques semaines l’ancien vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou est en tournée sur le territoire nationale. Le temps pour lui de présenter ses solutions pour redresser le pays, parmi lesquelles, la provincialisation. Comme à son habitude, Maganga Moussavou s’arme de son franc-parler pour raconter son épopée à la vice-présidence de la République, comment il a aidé le Président et surtout comment la bande à Brice Laccruche Alihanga lui a pourri la vie, jusqu’à son éviction du poste de vice-président.

Les choses se sont visiblement accélérées avec l’éviction récente de son fils Biendi, du gouvernement de la République. En tant que bon père, même s’il affirme que Biendi est désormais un PDGiste, il ne manque pas de rappeler la position que ce dernier occupait dans une banque de la place avant qu’Ali Bongo ne lui propose de rejoindre le gouvernement. Il demande avec insistance que son fils retrouve une position honorable à la hauteur de celle qu’il avait avant de rentrer au gouvernement.

L’ancien vice-président qui considère que tout ceci est un complot contre lui et les membres de sa famille, n’a pas manqué de mettre en garde le pouvoir en place. « Si je parle le pays va trembler ». Mais que pourrait donc détenir Maganga Moussavou comme informations si capitales pour semer la panique au sein du pouvoir gabonais ? Le Parti Démocratique Gabonais a, il y a un jour, fait une déclaration, qui en réalité, était destinée à Maganga Moussavou père, l’accusant d’être aigri du fait d’avoir perdu certains privilèges. Le PDG manquant apparemment de courage politique, n’a même pas daigné prononcer une seule fois le nom du destinataire de cette communication: l’ancien VP Maganga Moussavou.

Le coup est un peu facile et ridicule de la part du porte-parole du PDG, l’honorable David Ella Mintsa, qui sait pertinemment que Maganga Moussavou est assez nanti pour ne rien regretter de sa vie antérieure. Il détient presque la moitié de la ville de Mouila et loge la plupart des fonctionnaires exerçant dans cette ville. Ses recettes locatives doivent se chiffrer à des millions de francs CFA, en plus d’avoir un ranch avec plusieurs têtes de bœufs. L’ancien vice-président détient aussi un hôtel à Lambaréné, bref, il n’est pas un mendiant.

Il se trouve que Maganga Moussavou, vice-président à l’époque de l’AVC du président Ali Bongo, ayant présidé un conseil des ministres, détient une part de vérité sur la santé du Président mais aussi sur les faits saillants de la gestion du pouvoir pendant qu’Ali Bongo était hors-jeu. Ces informations là pourraient faire mal au pouvoir gabonais parce qu’elles pourraient conforter la thèse selon laquelle, les actes signés du président dans les 2 ans qui ont suivi son AVC, pourraient ne pas être de lui. Cette rumeur s’était déjà répandue à l’époque du super DC, Brice Laccruche Alihanga. Une prise de parole du vice-président, qui a été l’un des premiers avec la présidente de la Cour Constitutionnelle à avoir accès au Chef de l’Etat apres son AVC, pourrait réellement être explosive à quelques mois de l’élection présidentielle.

Maintenant, reste à savoir, si l’ancien VP, Pierre Claver Maganga Moussavou, pourra franchir le pas et se mettre à tout balancer. Si Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine, ce n’est pas Maganga Moussavou père qui se priverait de charger la famille Bongo, dont il a toujours été l’opposant, au fil des générations.