Congrès de l’UN: Zacharie Myboto opte pour la continuité familiale

A l’approche de la reprise des travaux du deuxième congrès ordinaire de l’Union nationale, dont il s’apprête à céder le gouvernail à l’issue de ces assises, Zacharie Myboto n’a pu rester muet face à la lutte ardue que se mènent le camp de Paul-Marie Gondjout et celui de Paulette Missambo, tous deux candidats à la présidence de cette formation politique. Mieux ou pire que de demeurer silencieux, l’octogénaire et vieux roublard de la politique nationale a laissé clairement entrevoir sa préférence pour son gendre.

Difficile de voir autre chose qu’une tentative poussive d’orienter le choix des délégués « unionistes », à l’occasion de ce conclave électif qui aura lieu ce 13 novembre 2021. L’allocution plus ou moins inattendue de Zacharie Myboto ce mercredi 10 novembre au soir, si tant est qu’on peut lui concéder l’absence d’une quelconque trame testamentaire, est un plaidoyer flagrant pour Paul-Marie Gondjout, au détriment de sa concurente qui semble bénéficier d’une dynamique plus perceptible au sein de l’opinion.

En rappelant en amont de cette intervention les rôles joués par lui-même, sa fille Chantal et Paul-Marie Gondjout dans le processus laborieux ayant abouti à la création de l’Union nationale, en vantant les mérites de ce dernier et en faisant l’éloge de la jeunesse dont celui-ci peut se prévaloir, Zacharie Myboto cherchait vraisemblablement à donner de son « préféré » l’image d’une figure historique, voire hautement légitime pour briguer la direction du Parti. Y est-il seulement parvenu? Était-ce nécessaire?

En attendant les réponses définitives à ces questions, des grincements de dent se font de plus en plus bruyants depuis cette allocution prononcée hier soir. Si le favoritisme manifesté par le Président sortant de l’UN était tout à fait prévisible au regard d’un certain nombre de faits, il n’en demeure pas moins que cette sortie est jugée comme malencontreuse, au moins de par la grossièreté de son objectif réel. En lieu et place d’un discours fédérateur adressé à tous ses militants, Myboto s’est plutôt adonné à un parti-pris qui recèle assurément de tous les ingrédients explosifs et susceptibles de causer la déflagration de cette formation politique.

En procédant de la sorte, en succombant-en de mots à peine voilés-à la tentation oligarchique, travestie en prétendu devoir de mémoire à l’égard d’une portion d’individus et non à un esprit collectif tel que clamé par d’autres, Myboto Zacharie s’inscrit totalement en porte à faux avec les principes qu’il n’a eu de cesse de prôner depuis sa prise de distance avec le Pouvoir en 2001. Pire il en devient de fait l’un des fossoyeurs, indignes de faire la leçon à d’autres. Et c’est bien dommage!