« Ce que BLA a bien fait et qui pourrait inspirer » selon J.D. Lemono  

Brice Laccruche Alihanga a géré le pays pendant deux ans comme un président de la République. Qu’on l’aime ou pas, nous serions tous d’accord que cet homme là a eu un courage et une emprise sur le pays que personne d’autre à part les Bongo n’a pu avoir. Avec du recul, on peut aujourd’hui affirmer que Brice Laccruche Alihanga était définitivement plus puissant que l’autre collaborateur d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, dans ce sens qu’il avait su soumettre l’ensemble des institutions gabonaises. 
Malgré le fait qu’il soit aujourd’hui renié par l’ensemble des hommes et des femmes qu’il a élevés, aucun ministre, aucun directeur général, aucun président d’institution ne lui résistait. Il n’y a qu’à revoir les images de sa tournée pour s’en rendre compte. C’est pour cela que c’est un abus de langage de dire qu’untel était avec BLA et untel autre pas. Tout le monde avait plier l’échine devant le gabono-marseillais qui régnait sur la présidence de la république.

Mais il serait intéressant d’analyser laméthode qui lui a permis d’avoir une telle puissance. D’abord le directeur de cabinet est généralement la plus haute personnalité de la présidence de la république après le chef de l’état, puisqu’il gère l’argent de la présidence. Ali Bongo étant malade, BLA en a profité pour imprimer sa marque avec la complicité de ceux qui pensaient naïvement qu’il était à leur service.

Il a nommé à la tête des directions générales les plus stratégiques ses hommes de main. Ensuite il s’est occupé du gouvernement de la République en nommant le premier ministre. Il faut savoir pour ceux qui suivent la politique, qu’Ali Bongo n’aurait pas pu nommer Julien Nkoghe Bekale, sa réputation à tort ou à raison ayant été précédemment écornée pour une affaire de milliards (7) dit-on. Tous les ministres ou presque son la volonté de Brice Laccruche Alihanga. Il a poussé sa stratégie tellement loin qu’il a même fait nommer des conseillers à la présidence, dans les ministères et les sociétés para-étatiques. La toile BLA était tissée dans l’administration publique.

Sur le plan politique, la configuration actuelle des conseils municipaux porte la marque de Brice Laccruche Alihanga. D’abord Leandre Nzue n’aurait jamais été maire de Libreville s’il n’y avait eu l’implication de BLA. Autre personnalité, le maire du 5ème arrondissement Chadi Moukarim n’aurait pas émergé sans l’implication de BLA autant que le 4ème maire adjoint de Libreville Edouard Nziengui.

Cette stratégie a eu le mérite de bousculer les chasses gardées de certains hommes politiques. Au niveau des élections locales et législatives, Brice Laccruche Alihanga a arrosé tout le monde à travers son financier principal Patrici Tanasa, directeur général de la Gabon Oil Compagny.

Ensuite notre compatriote Brice Laccruche Alihanga, ressortissant du haut-Ogooué, aujourd’hui accusé d’avoir usurpé la nationalité, a décidé de régler les comptes à tous ceux qui ne lui faisaient pas allégeance. Certains ministres ont été préférés à d’autres, des directeurs généraux remplacés sans ménagement. Sa puissance était telle que tout le monde lui rendait des comptes pour éviter les problèmes. Quand on dit tout le monde c’est vraiment tout lemonde.

Dans tout ce brouhaha, il avait réussi à garder un contact permanent avec les Gabonais ordinaires. Il avait une proximité avec le peuple gabonais. Il n’y a qu’à voir combien de gens l’attendaient à l’entrée de chez lui pour lui poser des problèmes sociaux. BLA s’arrangeait toujours à donner une réponse aux préoccupations de ces populations. En même temps qu’il avait permis à des citoyens ordinaires d’accéder à des positions inespérées. 

L’homme était devenu le centre de toutes les conversations des gabonais. En réalité, avant son arrestation, Brice Laccruche Alihanga avait atteint une côte de popularité telle que l’on avait oublié que cet homme-la était en réalité un sujet français bien qu’ayant tout fait au Gabon. Sa façon de parler, son accessibilité, le fait qu’il avait même fait des enfants avec des gabonaises ordinaires qu’il avait ensuite élevées financièrement, le rendait humain et des nôtres.

Il aurait facilement gagné une élection présidentielle s’il s’était présenté à cette époque. Il était tout sauf stupide. Il avait pris attache avec l’ensemble des forces politiques du pays et alimentait financièrement certains pour les avoir dans sa poche. Un des aspects qui revient souvent quand les gabonais parlent de lui est qu’ils disent: « quand BLA était là, l’argent circulait, il y avait une vie ». 

Aujourd’hui, c’est avec regret que plusieurs compatriotes pensent à Brice Laccruche Alihanga. « C’était un type bien, un homme comme nous, un gabonais ordinaire ».
En réalité, cette accessibilité de BLA et des ses lieutenants, la facilité qu’ils avaient à aider, à élever, à s’intéresser au moins que rien, manque tout de même. Pour son bon cœur, je prierais qu’il soit libéré et qu’il vive sa vie en sachant qu’il a marqué l’histoire de notre pays le Gabon. « Les maisons que tu as commencé à construire dans ton village dans le G2 sont entrain de pourrir. Qui va penser à nous encore ? Soit fort notre fils.

Jean de Dieu LEMONO