Forte polémique autour de la visite d’Ali Bongo auprès de l’ambassadeur marocain à Libreville

Une partie de la toile continue de s’en émouvoir, voire de s’en offusquer: la visite inédite du Chef de l’Etat gabonais, effectuée auprès de l’ambassadeur du Royaume chérifien ce dimanche 10 octobre à Libreville, fait jaser et suscite de la controverse.

Rendu public sur les réseaux sociaux en fin de journée dominicale, le passage du Président de la République à la résidence de l’ambassadeur du Maroc ne cesse d’alimenter quelques discussions en milieux feutrés ou sur le net. Et pour cause, certains intervenants se disant connaisseurs des usages diplomatiques affirment que ce déplacement présidentiel vers une représentation diplomatique locale, quand bien même celle-ci serait celle d’un pays ami du Gabon, est tout simplement une violation des conventions internationales en la matière. Ont-ils raison ou tort? Peut-être qu’au plan purement objectif, il conviendrait de répondre par la première option!

Toutefois, domaine aux implications relationnelles souvent complexes et imprégnées du sceau d’une confidentialité frisant la raison d’état, la diplomatie est aussi parfois l’art d’un inédit faussement scandaleux mais aux desseins stratégiques essentiels pour le raffermissement des relations entre deux États, par exemple. C’est d’ailleurs en ce sens que, dans les années 90, alors que le pays était en proie à de violentes contestations électorales issues du scrutin présidentiel de 1993, Omar Bongo n’hésita pas à se rendre-pour y dîner et échanger avec son hôte-à la résidence de l’ambassadeur Américain, sise à l’époque au Carrefour Rio à Libreville. Un échange qui, dit-on, fut déterminant dans l’apaisement des rapports, alors assez tendus, entre le Gabon et les États-Unis.