Ce n’est pas un film mais une histoire vraie. Monsieur Doukaga qui venait de suivre le film tarzan du téléphone de son neveu kombila, a cru bon d’imiter l’acteur de ce film très connu et passer d’un arbre à un autre. Il prit le soin d’attacher des cordes en lianes sur des arbres extrêmement hauts. Ce fut très facile pour lui, c’est un excellent grimpeur.
Sauf que passer d’un arbre à un autre est un autre challenge beaucoup plus compliqué. Après avoir ameuté les troupes c’est-à-dire invité certains de ses parents assister à sa parade en tant que Tarzan, monsieur Doukaga a pourtant été découragé par sa concubine Mengue, une fille fang du nord du Gabon mais il n’a pas voulu l’écouter.
C’est alors qu’il grimpa sur le premier arbre, pris la liane dans ses mains, torse nu portant une simple culotte cousue en tissu wax, Tat Doukag s’élança dans un saut en criant « oh oh oh oh ».
Le suspense fut grand pour cette dizaine de spectateurs quand il passa du premier au deuxième arbre avec succès.
En prenant la deuxième corde attachée à la branche de l’arbre suivant, Tat Doukag arriva avec tellement de force que la branche se plia et remonta violemment, le propulsant à une vitesse inhumaine. Devant l’accélération des événements, c’est sa concubine Mengue, qui la première sentit le danger. Elle cria « ah tare zame » avant même qu’elle ne finisse son cri, Tat Doukag s’était déjà fracassé contre un arbre et retomba comme un sac de farine au sol.
Tout le monde se précipita vers lui et comme il se tordait de douleur, Mengue remarqua que son épaule se présentait de façon inhabituelle. Tat Doukag venait de se casser la clavicule gauche. Ses spectateurs de Ndende le ramenèrent sur la route et la première voiture qui passa le conduisît à l’hôpital de Bongolo à une cinquantaine de kilomètres de ndéndé. Nous venons de joindre sa concubine qui nous a affirmé qu’il passera finalement au bloc opératoire demain matin. Il n’est pas sage pour un homme de 50 ans de jouer au Tarzan.