L’ARGENT FACILE, CANCER VIRULENT DU SPORT GABONAIS

Loin d’une époque immédiatement post-indépendance, dans laquelle le Gabon s’illustrait sportivement avec mérite sur la scène continentale, notre pays est englué depuis de nombreuses années dans une asthénie et une sécheresse de performances qui laisse perplexe. Principalement en cause: une boulimie ravageuse d’argent facile de la part des différents dirigeants sportifs.

Autrefois auréolé de quelques succès grâce à des acteurs épris de valeurs patriotiques fortes, le Gabon sportif a du mal à se sortir du cycle décadent dont il souffre en la matière depuis déjà des lustres.

Pourtant, les initiatives n’ont pas manqué pour que des solutions pérennes s’instaurent et permettent de relancer la machine. On en veut pour illustration marquante, en ce qui concerne le football par exemple, cette décision du Chef de l’Etat visant la mise en place progressive d’un championnat professionnel dans notre pays. Projet annoncé et mis en œuvre au lendemain de la CAN 2012 organisée sur notre sol.

Seulement, voilà, la prévarication habituelle, qui a toujours joui d’une sorte d’impunité entretenue aux allures de pieuvre géante, a eu raison de cette belle idée présidentielle. Résultat des courses, aujourd’hui: une grande incapacité à organiser un championnat national, un état chaotique ou désertique quant à l’écosystème footballistique minimal qui aurait dû être en place!

La FEGAFOOT, quant à elle, dont le premier président fut élu en 1962 en la personne de Albert Alewina Chavihot, continue de se draper dans une succession d’autosatisfecits sans substance réelle, trop souvent préoccupée à défendre sa relative autonomie en lieu et place d’un bilan élogieux qui, ces derniers temps en tout cas, se révèle désespérément introuvable.

En réalité, le mal principal ne semble être autre chose que le rapport pernicieux des responsables sportifs à l’argent trop facile, aussi bien en clubs qu’aux niveaux fédéral et ministériel. L’ancien Ministre des Sports, Madame Nicole Assele, aura d’ailleurs eu le mérite en son temps de mettre ouvertement le doigt sur cet abcès purulent. Toute chose qui, vraisemblablement, aurait contribué à son éviction de ce poste.

Masquée par des discours prônant la victoire à tout crin, ou encore un triomphalisme devenu ostentatoire et purement utopique, la situation actuelle du sport gabonais nécessite le courage et la témérité nécessaires aux chantiers les plus difficiles. Mais comment imaginer que des solutions puissent provenir de ces mêmes artisans ou acteurs du marasme actuel, prébendiers inavoués et invétérés, au conservatisme à fleur de peau?!