Il n’est pas dans les usages qu’une lettre ouverte adressée à la plus haute autorité d’un pays ne soit pas signée de son auteur même si le nom y figure bien au bas de la page de fin.
C’est une des premières remarques que nous avons faites en lisant le texte dit écrit par l’ancien coordinateur général des affaires présidentielles. Il est certes à propos qu’une lettre ouverte soit un élément de communication, dans le cas d’espèce, pour détailler, en réalité à l’opinion plus qu’au Chef de l’état, le bilan de Noureddin Bongo Valentin à la tête de la Coordination générale des affaires présidentielles.
Le fait qu’elle ne soit pas signée n’engage pas son auteur même si elle a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux. Il est possible qu’elle ne vienne pas de Noureddin Bongo Valentin parce qu’il lui aurait été impossible de ne pas signer cette lettre, lui qui dispose d’un arsenal de conseillers officiels et officieux.
Si l’intention était louable, c’est-à-dire de dresser un bilan à la mesure de son engagement à ses précédentes fonctions, cette petite erreur vient enlever toute crédibilité au texte, non par parce que le bilan n’est pas élogieux mais simplement par que les services de celui que l’on appelait affectueusement le CGAP n’aurait pas commis cette erreur de ne pas la faire signer par son auteur avant de la diffuser sur les réseaux sociaux.
Nous avons voulu nous assurer de ce qu’est une lettre ouverte. Une simple recherche Google dans la section « images » nous montre les exemples de lettres ouvertes, écrites par d’autres personnalités et en réalité elles portent toutes la signature de leurs auteurs. Pourquoi donc la lettre ouverte de Noureddin Bongo Valentin n’aurait pas été signée par ce dernier ? Nous n’avons pas la réponse.
D’autre part, pourquoi le plus proche collaborateur du président de la République, comme il a toujours été présenté, aurait à écrire une lettre ouverte à un patron qu’il côtoie tous les jours, chaque heure et chaque minute ? Encore une fois, nous n’en avons pas la réponse. Ce qui est dit dans cette lettre est déjà consigné dans plusieurs rapports précédemment portés à l’attention du Chef de l’Etat. Ces interrogations ont titillé notre curiosité journalistique.
La simple réponse qui vaille est que si elle est de lui, c’est-à-dire de Noureddin Bongo Valentin, cette lettre ouverte sert de mobile de communication, pour porter à l’endroit des populations et non du Chef de l’état, le bilan de Noureddin Bongo Valentin à la tête de la coordination générale des affaires présidentielles. Il faut peut-être rappeler aux conseillers du CGAP que personne n’est contre l’exigence de reddition des comptes. Il l’aurait dit et fait, sans prétexter, une lettre ouverte à son patron, que cela n’aurait pas été scandaleux.
Encore une fois et pour conclure, malgré la diffusion de cette lettre ouverte, nous ne sommes pas sûrs qu’elle soit de l’actuel conseiller stratégique du président du Parti Démocratique Gabonais, du simple fait qu’elle ne porte aucune signature pour authentifier le texte.