A coup de propagande médiatique, la task force pour la dette intérieure du Gabon s’est imposée dans l’opinion comme la grande opération de vérification de l’état. Il s’agit pour l’état gabonais de se rendre compte du caractère correct de ce qu’elle doit aux entreprises majoritairement de droit gabonais.
Il a été annoncé que plus de 500 milliards de dettes fictives avaient été démantelées. Le contribuable gabonais a applaudi cette opération menée par des hommes et femmes de métier et présentés comme de hauts fonctionnaires.
Sauf que des mois plus tard, certaines entreprises à qui la task force a réduit de façon drastique la créance sans aucune forme d’explication rationnelle commencent à parler. De ce qui nous a été expliqué, la task force s’autofinance à partir des économies qu’elle fait faire à l’état sur la vérification de la dette intérieure. En gros, la task force reçoit donc un pourcentage en fonction des créances qu’elle annule ou diminue drastiquement. Par exemple si elle fait économiser à l’état 500 milliards, 10% de cette somme ira en récompense à la task force soit 50 000 000 de Francs CFA.
L’intérêt de la task force sans autre forme de procès devient de couper dans la dette des entreprises pour que son pourcentage soit plus intéressant. Un entrepreneur qui a requis l’anonymat nous a expliqué que sa dette qui s’élevait à presque 500 millions pour des travaux réalisés et livrés dans les formes, a été amputée de 20% de sa valeur sans qu’aucune explication crédible ne lui ait été fournie.
Interrogés sur les 100 millions annulés par la task force, aucun des responsables de cette entité n’a été capable de justifier cette ponction, ni même à quoi obéit le pourcentage de cette annulation sur la dette globale de l’entreprise. Même si la task force est une bonne idée, il n’en demeure pas moins que certaines dérives semblent inacceptables surtout pour des entreprises correctes, qui ont réalisé et livré les travaux de l’état et ont attendu des années avant de rentrer en possession d’une première partie de leur paiement.
DETTE INTÉRIEURE: LES POINTS FAIBLES DE LA TASK FORCE
