En 2010, lorsque le projet de la zone économique spéciale a été lancé, nous étions nombreux à applaudir. Beaucoup ont vu en ce projet, la volonté du gouvernement de l’époque de relancer l’économie gabonaise. Sauf que les personnes ressources de l’époque ont toutes été soit envoyées en prison ou écartées des affaires. La zone s’est en effet développée et est rentrée dans sa phase opérationnelle mais un flou artistique entoure toutes activités à l’intérieur de cet empire qui échappe presqu’au contrôle de l’Etat.
La mesure clé de la GSEZ était que les investisseurs qui s’installeraient dans la zone économique seraient dispensés de taxes pendant une dizaine d’années et en contrepartie, les Gabonais seraient les premiers à être employés dans zone économique à régime privilégié (ZERP).
Aujourd’hui, nous sommes à 10 ans du lancement de ce projet et d’après les chiffres que l’on nous annonce, il y aurait près d’une centaines d’industries en phase d’exploitation. Cependant, il n’y a à ce jour aucun chiffre qui pourrait nous rassurer sur le nombre de Gabonais qui y sont employés et quelles sont leurs conditions de travail et à combien sont-ils payés en moyenne.
La GSEZ est située dans le 2ème arrondissement de la commune de Ntoum, il serait temps que cette municipalité tire les bénéfices de l’installation de toutes ces sociétés sur son territoire. Combien de temps encore les entreprises qui s’y trouvent bénéficieront-elles de la mesure dite « zéro taxe » ? quel contrôle exerce l’Etat sur ce territoire industriel quand on sait quel est le poids économique des investissements du groupe OLAM, désormais calfeutré dans un fonds d’investissement nommé Arise.
Dernier point et pas des moindres, les administrations gabonaises qui constituent le guichet unique dans cette zone, travaillent-elles pour la GSEZ ou sont-elles au service du pays ? quelles sont leurs marges de manœuvre et leur capacité à faire respecter la loi en cas de débordements ?
Plusieurs abus ont souvent été dénoncés sur les réseaux sociaux sans que l’Etat gabonais ne se saisissent du sujet et nous commette un rapport qui édifierait les Gabonais sur ce partenariat (joint-venture), qui pour l’instant ne profite qu’aux sociétés installées et non à l’Etat gabonais. Tant qu’il n’y aura aucune taxe prélevée, les caisses de l’Etat ne tireront aucun bénéfice de la zone économique spéciale de Nkok et personne ne sait quand est-ce qu’on commence à imposer (taxes) dans ce territoire, grand de plus de 1124 ha.