Depuis un moment, la question du nombre excessivement élevé des partis politiques gabonais inquiètent la classe politique gabonaise. C’est le leader de Démocratie Nouvelle qui, semble-t-il, a jeté un pavé dans la marre en émettant l’idée des grands ensembles politiques.
Pour 2 millions d’habitants, avoir plus de 60 partis politiques n’est pas un signe de la vitalité politique gabonaise mais plutôt un problème qu’il faut résoudre, d’autant plus que la grande majorité de ces partis ne sont même pas représentés dans les assemblées.
Si René Ndemezo’o Obiang n’a pas indiqué la formule magique pour arriver à former 4 ou 5 partis politiques à l’échelle nationale, il a au moins pris sur lui de faire disparaître son parti politique en faveur du Parti Démocratique Gabonais (PDG). En gros, tous les partis gazelles qui se reconnaîtront de l’idéologie politique du PDG ou simplement de l’école d’Omar Bongo, devront lui emboîter le pas en se faisant absorber et faire valoir leurs idées au sein du PDG.
Dans cette perspective, comment les partis politiques de l’opposition emboîteraient-ils le pas à leur tour ? La question est importante d’autant plus que chaque parti de l’opposition, majeur ou gazelle, pourrait se réclamer d’une école différente. Certains pourraient fédérer autour des idées du président défunt Pierre Mamboundou et d’autres autour des idées du secrétaire exécutif de l’Union nationale André Mba Obame. Enfin, une partie plus infime, se réclamerait de l’école de Pierre Louis Agondjo Okawe, une école qui est quasiment en lambeaux.
Autant de complexités politiques qui pourraient compliquer la tâche aux partisans de la réduction du nombre de partis politiques. Un autre argument qui pourrait peser sur la balance est celui de l’offre politique qui serait faite à ceux qui accepteraient de disparaître. Quelles garanties auront-ils de voir leurs idées survivre ? Où même en échange de quoi accepteront-ils de disparaître? En tout cas pas au nom de la démocratie puisque cette dernière leur donne le droit de se réunir librement en partis.
Ce projet de sacrifier les partis politiques gazelles au profit des grandes formations politiques ne verra pas le jour d’aussi tôt. Certains leaders politiques n’ont comme héritage, que le récépissé de légalisation de leurs partis. Finalement, cette affaire sera compliquée à gérer.